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L'évolution de la sureté nucléaire depuis Tchernobyl
13 mars 2011

La catastrophe de Tchernobyl: l'accident

 

La centrale Lénine construite dans la ville de Tchernobyl va devenir tristement célèbre en avril 1986. Cette ville se trouve dans le nord de l'Ukraine et à la frontière de la Biélorussie. En 1986 l'Ukraine faisait partie de l'Union soviétique, elle est depuis 1991 une nouvelle république indépendante.

Le réacteur n°4 de la centrale  a été entièrement détruit par une explosion puis un incendie le 26 avril 1986, lors d'un essai à puissance réduite.

 Des débris ont été projetés aux alentours de la centrale. Des rejets considérables de matières radioactives se sont répandus dans l’environnement. Cet accident a été provoqué par une succession de manquements aux règles de sécurité .

Une radioactivité de l’ordre de 12^18 becquerels est libérée dans l’atmosphère en une dizaine de jours contaminant de façon significative 150000 km² habités par 6 millions de personnes et entraînant sur une grande partie de l’Europe une augmentation mesurable de la radioactivité.

                                                                

1.    Le déroulement : Que s’est-il passé, ce 26 avril, à Tchernobyl ? 

 C'est un essai de fonctionnement à faible puissance, insuffisamment préparé, qui a conduit à l'accident : un mauvais contrôle de la réaction nucléaire entraîne une augmentation forte et involontaire de la puissance du réacteur. Elle provoque un échauffement très rapide de l’eau qui se vaporise dans le coeur du réacteur et produit une très violente explosion.

L’accident a comme origine un test de refroidissement du cœur : la puissance du réacteur est diminuée le faisant ainsi travailler dans une zone de fonctionnement instable. Ignorant les signaux d'arrêt d'urgence émis par le système de sécurité, le personnel continue l'essai.

 Les vannes  de la turbine sont fermées, en violation de la procédure normale, entraînant une augmentation de la pression de la vapeur.

Les barres de contrôle descendent automatiquement mais sans effet notable.

Le chef opérateur ordonne alors l'arrêt d'urgence et fait descendre la totalité des barres sans parvenir à stopper l'emballement du réacteur.

 En quelques secondes, le réacteur atteint une puissance de l'ordre de 100 fois sa valeur nominale provoquant l'échauffement du fluide caloporteur (eau courante) et une détérioration du combustible. L'eau, qui ne parvient plus à évacuer la chaleur, se vaporise en une fraction de seconde et produit une explosion de chaleur qui détruit le réacteur. La partie supérieure du réacteur est à l'air libre et plusieurs incendies se déclarent.

Le graphite, porté à haute température, s'enflamme alors également. Les nombreux foyers d'incendie et l'absence d'enceinte de confinement favorisent la dispersion dans l'atmosphère de produits radioactifs.

 

 

2.      Les causes : Comment un tel accident a-t-il pu se produire ?

Des défaillances techniques :

Le réacteur, du type RBMK (réacteur à eau bouillante avec du graphite comme modérateur) n’existe qu’en ex-URSS. Il présente, par comparaison avec les réacteurs européens du type REP ( réacteur à eau sous pression ), trois inconvénients, au moins, dans le domaine de la sûreté :

-Le réacteur RBMK est instable à faible puissance : on peut donc parler d'un défaut de conception.

-Les barres de sécurité, qui doivent arrêter la réaction nucléaire, ont une vitesse d'insertion très insuffisante.

-L’installation ne comporte pas d'enceinte de sécurité permettant de retenir la radioactivité à l’intérieur du bâtiment réacteur.

 

 

 Des défaillances humaines :

 

Le personnel manquait  de formation et sa " culture de sûreté " était pratiquement inexistante. Les experts ont recensé de graves erreurs humaines :

 

-La violation de consignes permanentes de sécurité pourtant impératives

-Le non-respect de la procédure d'essai en cours avant l’accident

-Le débranchement de plusieurs systèmes de protection automatique.

 

Il a donc fallu des fragilités liées à la conception des réacteurs du type RBMK ainsi que  six erreurs humaines graves pour engendrer la catastrophe : deux violations volontaires de consignes permanentes, un non-respect de la procédure d'essai prévue et trois déverrouillages volontaires des protections automatiques.

 

 

 3.      L’étendue du nuage radioactif :Quels sont les pays affectés ?

 

L’institut de radioprotection et de sureté nucléaire a évalué les dégâts causés par le nuage radioactif ‘’Au total ce sont près de 12 milliards de milliards de becquerels qui en dix jours sont partis dans l’environnement soit 30 000 fois l’ensemble des rejets radioactifs atmosphérique de toutes les centrales nucléaires du monde’’

Les différentes particules radioactives se sont condensées pour former un nuage radioactif à plus de 1000 mètres d’altitude. Les conditions météorologiques ont favorisés son voyage :

« Par temps sec, les particules se déposent sous l'effet du vent et des turbulences qu'il engendre. Par temps de pluie, les gouttes d'eau entraînent les particules vers le sol. L'intensité des dépôts a varié selon les conditions météorologiques. La carte d'Europe des dépôts montre des "taches" qui correspondent aux régions les plus arrosées pendant le passage du panache. »

 

 

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Sous l’effet du vent le nuage s’est déplacé vers l’ouest et le nord ouest sur plusieurs milliers de kilomètres pendant les jours qui ont suivi sur une large partie de l’Europe.

La Suède par exemple a connu des taux d’irradiations 10 fois supérieurs à la moyenne. En Pologne, la situation était préoccupante avec une radioactivité de 100 fois la normale dans le nord est .(source : UNSCEAR)

 

Quelles ont été les retombées du nuage en Alsace ?

 

L’ouvrage de J M Jacquemin –Ce fameux nuage …Tchernobyl donne un bilan de la contamination de l’air en Alsace .Nous avons placé en annexe la carte de pluviométrie sur la région ainsi que le tableau d’évaluation des retombées de césium dans le Bas Rhin.

Ces résultats proviennent d’une étude commandée par le Conseil régional d’alsace (afin de palier a l’absence d’étude commandée par l’état) auprès de la CRII-Rad  .Elle a porté sur 66 communes où des carottages ont été réalisés.

Le niveau moyen des retombées sur l’Alsace est d’environ 43000 Bq /m², plusieurs  points dépassent les 100 000 Bq /m².

 

A Strasbourg la CRII-Rad a évalué le dépôt à :

                                                                               -Iode 131 :  161000 Bq/m²

                                                                               -Césium 137 : 32 000 Bq/m²

                                                                               -Césium 134 : 16 100 Bq/m²

 

Ainsi le nuage radioactif a eu des retombées sur beaucoup de pays Européens Y compris la France, et l’Alsace fait partie des régions de France les plus touchées.

 

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